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 [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]

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Lowen Kadaros

Lowen Kadaros


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MessageSujet: [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]   [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros] Icon_minitimeLun 19 Oct - 18:49

Les débuts de notre petit Lowen~. Il faut bien que je l'écrive pour éclaircir son passé. Par contre, je vais être longue à écrire la suite... N'hésitez pas à commenter ! (dans la section commentaire hein)


***


Dans la lumière crue du Link, je me tenais devant l'imposante façade du Q.G. de l'U.R.V.S.T. J'allais y effectuer ma première journée de travail. Pourquoi ici et pas dans mon monde d'origine, Technologia, me direz-vous? Et bien, pour des raisons assez dérisoires je dois dire. Un mélange d'ennuie, de résignation, et de vague espérance. La vie que j'avais tant espéré au temps de COLORS me semblait bien lassante. Mais aussi fade soit-elle, je devais faire en sorte qu'elle serve à quelque chose. Et puis, malgré le torrent d'employés uniformes avalés en ce moment même par les portes d'entrée, l'U.R.V.S.T. avait pour réputation d'avoir bon nombre d'originaux dans ses rangs. Vous voyez? Rien de bien héroïque, du style défenseur de la "Justice".

J'entrais donc, bousculé de tout côté. S'offris à moi un vaste hall occupant tout le premier étage. Il étais bourré de technologie, une véritable aubaine pour celui qui réussirais à pénétrer son système. Les tons blancs et bleus, couleurs de l'U.R.V.S.T., occupaient toute ma vue, agressant mes yeux au passage. Alors que des employés pressés remplissais des ascenseurs entiers sans perdre une minute, je me dirigeais lentement vers le grand comptoir, blanc évidemment, qui me faisais face. M’adressant à l'une des trois réceptionnistes, j'indiquais -avec une certaine hésitation dans la voix que je maudis de suite- mon statut de petit nouveau, et quémanda une aide salvatrice pour retrouver ma section. Avec un sourire à 10 000 Watts, l'employée se leva et me demanda de la suivre. Nous prîmes les escaliers, les ascenseurs étant encore proches de l'indigestion. Après une volée de marches qui fût pénible pour mes pauvres jambes, nous arrivâmes à un étage qui, selon le plan, était divisé en nombreuses pièces, une pour chaque section. Bien que l'intérieur des espaces, limités par des baies vitrées, semblait assez bruyant, je n'entendais presque rien grâce à des techniques d'isolations sonores plus que performantes. Cette tempête muette rendais l'endroit assez singulier. Alors que nous nous enfoncions dans un dédale de couloirs, la jolie réceptionniste pris la parole :

- Vraiment, M. Kadaros, vous n'avez pas eu de chance. Presque toutes nos unités sont débordées et ne pouvaient pas assurer votre formation, alors nous avons dû vous affecter à la très petite et encore balbutiante section... Des ingérables disons. (elle avait prononcé les derniers mots avec ce qui semblait être de l'embarras) C'est là qu’atterrissent nos originaux qui n'arrivent pas à travailler avec nos... effectifs normaux disons.

- Ah.


Non, je n'avais rien de mieux à répondre. Des originaux, c'étais ce que je recherchais, mais sa déclaration ne m'avais pas vraiment rassuré. Elle dû sentir, je ne sais comment, le doute dans ma réplique monosyllabique, car elle repris très vite :

-Mais ne vous inquiétez pas, ils sont très sympathiques et affichent de très bon résultats...! Ils posent juste quelques problèmes de temps en temps...

Voyant sa tentative d'argumentation s'auto-détruire, elle finis par se taire. De toute façon, nous arrivions à destination. Bizarrement, cette pièce était la seule dont l'intérieur avait été rendu invisible de tous par des murs opaques. Avant d'ouvrir la porte, elle ajouta :

- Votre uniforme sera disponible dès cet après-midi, n'oubliez pas de venir le chercher, ainsi que votre logiciel du plan du bâtiment. Je vous souhaite bonne chance.

La mention d'un plan des lieux fit remonter mon moral avec une certaine efficacité. Je souris timidement à la réceptionniste. Elle hocha la tête et ouvris la porte avec son badge.
...Pour tomber sur un jeune homme collé à la porte qui, visiblement, écoutais notre conversation. Il fis un petit bond en arrière pour pouvoir nous regarder dans les yeux, et lança d'un ton outré :

- Comment ça, ingérables !? Et puis, on a jamais rien fait de si grave! Bon, on a peut-être mis hors-service Hal deux ou trois fois, mais c'est pas si grave...

La jolie réceptionniste poussa un soupir de résignation. Rapidement, elle entrepris de m'expliquer la situation :

- Voilà Mikael, il étais le plus jeune de la section avant votre arrivée. Ne compter pas trop sur lui, il n'est pas vraiment fiable. Derrière lui, vous pouvez apercevoir Rainer, le responsable de cette section, et Khris, à sa droite.  Au cas où vous ne le saurais pas déjà, Hal est le surnom que les informaticiens de l'U.R. ont donné au système informatique qui gère un peu tout ici. ...Et bien, c'est ici que mon rôle s’arrête, je vous laisse aux bons soins de votre section. Les garçons, ne le maltraiter pas trop !

...Lança-t-elle avant de tourner les talons. Vraiment très rassurant tout ça...
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Lowen Kadaros

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MessageSujet: Re: [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]   [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros] Icon_minitimeJeu 14 Avr - 11:24

J'étais encerclé par ce qui semblait être mes nouveaux collègues. Assez embarrassé, je les laissais me scruter à leur guise sans esquisser le moindre mouvement. Ils étaient trois : un petit nombre au vue de la taille de la pièce. Celui qui s'était exclamé à mon arrivé commenta :

- Tu fais vraiment jeune ! Je t'aurais bien vu au lycée moi ! Mais tu ne bouges pas du tout ! Ma grandeur t'éblouis tant que ça ?

Bien que parlant de grandeur, il était le plus petit de cette pièce. Il avait une carrure étroite comme moi, et d’impressionnantes cernes sous les yeux. Un des deux autres hommes, celui qui avait l'air le plus "normal", pris la parole sur un ton de reproche :

- Mikael, il y avait d'autres façons de l'accueillir que de lui sauter dessus. Il vient à peine d'arriver, et tu cherches déjà à lui faire peur ?
- Oui, oui, comme tu veux maman...
répondit le dénommé Mikael sur un ton ironique avant de s'éloigner.

Le troisième pris soudain la parole, comme si le dialogue entre les deux autres membres du bureau n'avait pas existé. Il portait des lunettes et son uniforme était ajusté avec soin. Je me fis la réflexion qu'il faisait le parfait cliché du fonctionnaire de bureau responsable.

- Lowen Kadaros c'est ça ? (je hochais la tête) Je suis le chef de cette section, Raine. Et voici (il désigna le jeune homme qui m'avait défendu ; ce dernier m'adressa un sourire) Khris, et là-bas Mikael. Il possèdent le même grade que toi.
Après un court instant de réflexion, il reprit :
- Khris, c'est toi qui t'occupera de la formation du nouveau. Je suis trop occupé à surveiller Mikael et à réparer vos bêtises.

Nullement gêné par cette accusation directe, Khris approuva d'un signe de tête enjoué et se tourna vers moi. Il se mit à m'expliquer comment fonctionnait grosso modo l'U.R.V.S.T. et plus particulièrement la section informatique, sans être dérangé une seule seconde par Mikael qui s'était mis à brailler après Raine pour lui faire retirer ce qu'il venait de dire. Je me demandais bien pour quelles raisons Raine et Khris s'étaient retrouvés dans cette section... Mikael par contre, je comprenais. Khris ayant fini ses explications générales qui étaient d'une clarté irréprochable (il avait répété son discours toute la nuit...?), il enchaîna :

-Tu vois le bureau au fond de la pièce ? C'est le tien.

Tandis qu'il me désignait le meuble où je passerai désormais la plus grande partie de mon temps, j'en profitait pour faire faire le tour de la pièce à mon regard. Assez spacieuse, éclairée d'une lumière artificielle comme tout le Link, les différents espaces de travail n'étaient séparé que par leur différence de degré de désordre. Et cela suffisait amplement. Le bureau du chef de section, légèrement surélevé par rapport aux autres et à côté de l'entrée, était ordonné avec une précision géométrique. Une rigueur qui tranchait avec les cadres colorés qui y étaient exposés, montrant de nombreux animaux en tout genre. Le reste de la pièce était occupé par quatre bureaux de bonne taille, deux de chaque côté, contre les murs. Celui au fond à droite était enterré sous un monticule de documents et d'autres objets qui semblaient y avoir été déposés plus ou moins provisoirement. Tout le côté droit de la section était globalement en désordre, puisque à côté de ce bureau-rangement trônait un bureau-désordre-sans-nom. Il semblait pourtant fonctionnel, un ordinateur y étant installé, mais recouvert par une montagne de nourriture à moitié consommée, de papiers plus ou moins en bon état, et d'accessoires informatiques. Je me doutais qu'il s'agissait du bureau de Mikael... Simple impression. Le dernier bureau occupé, dos à celui de Mikael, était bien plus banal. Globalement bien rangé, quelques affaires en désordres, et aucun effet personnel. Je n'en apprenais  pas beaucoup plus sur Khris avec ça. Et enfin, mon bureau. Encore vierge et impeccablement propre, je sentais pourtant qu'il n'allait pas le rester longtemps. J'étais en quelque sorte un partisan du bazar organisé, la plupart du temps. J'allais donc m'y installer, tandis que Khris prenais place au sien, à côté de moi. Il reprit ses explications :

- Notre section s'occupe principalement du suivi de différentes personnes. C'est du travail administratif en somme. On peut gérer des membres de l'UR ou au contraire des H.I.D. Comme on est un peu une unité en marge des autres, il arrive qu'on nous mobilise sur des problèmes de plus grande envergure, du genre une attaque informatique, pour des raisons pratiques et aussi parce que nos membres possèdent pas mal de compétences sur le sujet. Ce qui est aussi ton cas si tu as été admis ici. Enfin voilà. N'hésite pas à me poser des questions si tu as un doute. Pour ce matin, je pense que tu peux te contenter de te familiariser avec le réseau du Q.G. De toute façon ce sera bientôt l'heure de manger.

À ces mots, il retourna à son travail. Un certain silence retomba dans la pièce, chacun étant absorbé sur son travail. Enfin, sauf pour Mikael, qui déambulait dans la pièce sans rien faire, se contentant de lancer une remarque de temps en temps au fil de ses pensés. Mais les autres ne semblaient pas s'en formaliser. Je jetai un coup d’œil au PC. Il était très récent et semblait puissant. Le matériel était assurément de bonne qualité. Sortant mes lunettes de travail, je commençai à explorer le système. Il était propre et bien géré, je n'en attendais pas moins de l'UR... Fait étrange, ma section semblait avoir un grand nombre de droits administrateurs pour sa fonction. J'en déduisit que notre principal rôle serait d'intervenir pendant les crises, la gestion administrative étant plutôt une activité secondaire. Absorbé que j'étais dans mes recherches, je ne vis pas le temps passer. Mikael m'interpella alors :

- Lowen, il est largement l'heure de manger ! J'ai faim moi ! Tu viens manger avec nous ? De toute façon tu ne sera sûrement pas trouver le café tout seul !

Je regardais l'heure : il était à peine midi. Raine sembla avoir la même pensée que moi puisqu'il répliqua dans un soupir :

- Comment peux-tu avoir faim alors que tu n'as rien fait de la matinée...?
- Tu n'y comprend rien. Je remuais des pensés très profondes, essentielles !


Raine ne répliqua pas. Il se leva, enfila sa veste, et déclara :

- Et bien, allons-y.

Je me levai aussi, imité par Khris. Il m'informa, plein de considérations :

- Le café de l'UR est connu pour sa qualité ! Il propose aussi des plats aux voyageurs du Link. Tu verras, le gérant est un peu bizarre, mais il est très sympa. Notre section fait partie de celles qui ont le privilège de pouvoir manger au café gratuitement. Enfin, il arrive assez souvent qu'on ait pas le temps d'y descendre et qu'on se contente de manger ici...

Nous nous rendîmes donc au café. Une fois attablés, et après avoir entamé nos plats (un succulent gratin dauphinois pour moi), Khris me posa une question :

- Lowen, pourquoi avoir choisis d'intégrer l'URVST ?

Je ne sus pas trop quoi lui répondre : il n'y avait pas de raison particulière, du moins dans celles que je pouvais énoncer sans révéler une grande partie de mon passé. Légèrement hésitant, je répondis :

- Et bien... Il n'y a pas vraiment de raison particulière... C'est plus simple que de chercher un métier sur Technologia... Et être un E.G.M. m'a permis d'accéder à un poste sans trop de difficulté.

Entendant ces mots, Mikael poussa un soupir irrité :

- Tu as de la chance toi ! Moi, je n'ai jamais demandé à être ici ! Je vivais tranquillement sur Univers quand une faille clandestine m'a aspiré. Direct classifié H.I.D.! C'était soi travailler ici en étant surveillé (il désigna un bracelet électronique à sa cheville), soi finir en prison ! Je n'ai peut-être pas toujours fait des trucs très légaux, mais quand même !

Cette nouvelle me surpris : je ne savais pas qu'il existait des H.I.D. involontaires, et encore moins quelle politique menait l'UR à leur égard. Raine répliqua :

- Ne vas pas te plaindre. Tu es payé, et on te garde alors que tu ne travailles pas tant que ça.
-Mais le travail de bureau, c'est pas fait pour moi... Moi, j'aime quand il y a de l'action ! Une crise ! Une tentative de piratage !


Khris essaya de tempérer :

- Enfin, espérons que cela n'arrivera pas de sitôt... Les pirates qui s'attaquent à l'UR ne sont jamais des novices...

Raine repris, réaliste :

- C'est seulement grâce à ces pirates que notre section existe encore. Sinon, la direction l'aurai supprimée depuis longtemps tellement elle est peu efficace pour le travail quotidien...

Le repas s'acheva sur ces paroles. Je passai le reste de l'après-midi à apprendre en quoi consistait le travail ici, et à m'efforcer d'être fonctionnel le plus rapidement possible. En fin de journée, un message parvint à la section, m'informant que mon uniforme était près. Je partis le chercher, essayant de ne pas me perdre. J'espérais qu'il avaient pensé au col montant que je leur avait demandé pour cacher la marque de mon cou. Le responsable des uniformes m'accueillit, tout content. Pour lui, chaque uniforme correctement taillé et achevé semblait être une victoire. Il ne manqua pas de me faire remarquer qu'il avait rarement eu à faire un uniforme aussi étroit. Sans relever la pique pleine de vérité, j'enfilais ma nouvelle tenue, prenant grand soin de ne pas laisser voir au passage ma nuque. Il m'allait parfaitement. Mais je n'appréciais guère ce genre de vêtements près du corps et si formels. Au moins, les couleurs étaient à mon goût. J'avais vraiment l'air d'un membre de l'U.R.V.S.T. maintenant ! Les fonctionnaires ne me dévisageraient plus dans les couloirs. J'accueillis aussi avec une immense joie le module carte que l'on me donna pour mon holowatch.
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MessageSujet: Re: [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]   [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros] Icon_minitimeMar 16 Aoû - 14:15

Aujourd'hui était mon deuxième jour à l'URVST. D'un pas hésitant, mais tout de même plus assuré que la veille, je pris le chemin de ma section. Au passage, je décrochai même un timide sourire à la jolie réceptionniste qui m'avait accueilli hier. Je suivais obstinément le chemin indiqué par mon holowatch, sans même porter d'attention aux alentours. Mais un brusque murmure parvint à mes oreilles et me fit relever la tête : tous les travailleurs qui occupaient le couloir un instant auparavant s'étaient précipitamment écartés contre les murs. J'étais le seul encore dans le passage. Un homme que je ne connaissais pas se dirigeait désormais dans ma direction. Il portait un nombre impressionnant de décorations, indiquant son haut rang. Il était également escorté de deux personnes, un homme et une femme, qui semblaient être des assistants ou quelque chose d'approchant. Contemplant béatement la scène quelques secondes, je fus soudain pris de panique en me rendant compte que j'étais encore au milieu du couloir, empêchant tout passage. Affolé, je me ruai contre le mur pour aller m'y coller le plus discrètement possible. Les autres employés m'adressèrent des regards plein de désapprobation, me faisant rougir d'embarras. Le haut gradé lui, continuait sa marche sans avoir l'air de se soucier de rien ; ses pas gardèrent le même rythme, claquant contre le sol avec autorité. Lorsqu'il arriva à ma hauteur, il ne me jeta même pas un regard. Mais ses deux subordonnés, eux, donnèrent l'impression de vouloir m'assassiner. Je déglutis difficilement.

Lorsque enfin j'arrivai à ma section, mon teint était encore pâle de peur. Khris, qui rejoignait son bureau, s'arrêta dans son geste et me demanda, plein de considération :

- Lowen, ça va ? Tu n'as pas l'air en forme...

Je ne m'attendais pas à ce qu'il le remarque. Un peu embarrassé, je décidai de ne rien dire de ma
pitoyable mésaventure.

- Ah, non c'est rien, tout va bien. Mais en arrivant, j'ai croisé un haut gradé dans les couloirs, ils se baladent souvent par ici d'habitude ? Et si tôt le matin ?

Bien que le choc me l'ai momentanément fait oublier, c'est une des principales questions qui m'étaient venues à l'esprit en l'apercevant. Khris eu l'air de réfléchir, puis prit un air un peu plus grave :

- Non, c'est assez rare... Il s'est peut-être passé quelque chose qui nécessitait son intervention...? Mais si c'est aussi tôt dans la matinée, il y a toutes les chances pour que ce soit...
- Lyesam ! Le chef tout puissant, notre grand maître à tous !


Mikael venait littéralement de se jeter dans la conversation, sans laisser le temps à mon mentor de finir sa phrase. Il continua tout en se laissant tourner sur une chaise :

- Notre légendaire cœur d'acier, que rien n'ébranle ! Je les aime pas à l'administration, mais pour lui je peux bien faire une exception ! Parce que je suis sûr qu'il ne me mentira jamais ! ...Les hypocrites, je les déteste plus que tout !

Son ton était devenu étonnamment admirateur, avant de brusquement redescendre vers une voix dure et emplit de haine, comportement en décalage avec la vision d'un gamin que nous avions tous de lui. Je songeai qu'il serait préférable d'éviter de lui mentir... Khris reprit, tandis que Raine fonçait sur Mikael, tel un faucon sur sa proie, pour l’exhorter d'aller travailler :

- Hum. C'est donc la personne qui est à la tête de l'URVST. Certes, il est très efficace dans son travail, mes les employés lui reprochent souvent d'être trop passionné pour ce dernier, et assez peu agréable à côtoyer... Sans compter qu'il y a pas mal de rumeurs qui circulent sur lui. En bref, tu devrais éviter d'avoir affaire à lui autant que possible...

La description n'était pas vraiment flatteuse, et ne me rassurait aucunement. J'avais eu de la chance qu'il ne me remarque pas ce matin... J’acquiesçai au conseil de mon mentor, et nous allâmes nous installer à nos bureaux respectifs pour, enfin, commencer à travailler. Je ne tardai pas à me rendre compte que, pour une section administrative, nos cotas étaient ridiculement bas. Pourquoi l'UR continuait de nous employer si nous étions inutiles à ce point...? Quelque part, je fus blessé d'avoir été envoyé ici. Et, passe pour Mikael, j'avais du mal à croire que Raine et Khris soient de ce genre. J'en conclu que "l'objectif secondaire" de notre section, à savoir notre mobilisation rapide en cas de problème, sera plutôt mon activité principale... J'en soupirai en pensant à tous les problèmes que ça allait m'apporter.

Après plusieurs heures à user ma rétine sur un écran, ma première véritable journée de travail se termina enfin. Elle m'avait paru bien longue, malgré les distractions que nous apportaient Mikael sans se soucier une seule seconde de ce qu'il avait à faire. Les tâches dont je devais m'occuper étaient assez monotones, et ne m'intéressaient pas vraiment, mais le plaisir de rendre un beau dossier soigné suffisait pour l'instant à me motiver. Mais quand même, faire ça tous les jours ? En fait, j'avais presque hâte que des HID se décident à nous attaquer pour m'occuper... Lorsque j'arrivai à cette conclusion, ça me fit un petit choc : à peine quelques heures à côtoyer les membres de cette section extraordinaire, et j'étais déjà devenu aussi bizarre qu'eux... Je craignis un peu pour ma santé mentale dans les mois à venir. Alors que j'étais en train de peser le pour et le contre pour savoir si, oui ou non, je devais aller consulter un psy, Mikael m'interpella après son centième tour de la pièce sur chaise roulante de compétition :

-Lowen ! Ton bureau est hyper organisé, ça me fait limite flipper... Faudrait pas que tu te transformes en deuxième Raine, alors tu peux ramener de la déco si tu veux ! De toute façon, faut bien s'occuper ici en attendant que les méchants débarquent !

Il avait fini sa phrase en prenant une pose de combat totalement cliché. J'étais étonné qu'il n'ai pas déjà le tournis. Clignant des yeux, je considérai sa généreuse autorisation : ce n'était pas une mauvaise idée... Je ramènerai sans doute quelque chose le lendemain. J'avais le temps d'y réfléchir sur le trajet du retour. Je quittai la pièce, mon sac sur le dos, tout en esquivant d'un élégant mouvement de hanche un Raine fonçant à toute allure sur Mikael, l'air bien décidé à repeindre les murs en rouge. Pourquoi pas après tout, ce sera plus chaleureux que le blanc lumineux qui régnait dans l'intégralité du Link...

Le lendemain, j'arrivai tout essoufflé avec sous le bras ma lampe tetris adorée : elle faisait vibrer ma fibre nostalgique, bien que je n'ai pas été présent sur Univers au moment de l'âge d'or de ce jeu, et que ce niveau de technologie corresponde à l'idée de la préhistoire pour Technologia. Au final, je le savais bien, c'était surtout parce que je l'avais acheté à l'époque où j'étais encore chez les Colors, le groupe d'opposants à l'hyper-surveillance des citoyens de Technologia qui m'avait recueillit. Cette lampe était maintenant vieille et à la limite de la panne totale, mais j'y étais toujours très attaché. À la réflexion, il était assez rare que quelqu'un garde un objet endommagé sous prétexte d'attachement sentimental sur Technologia, c'est pourquoi je ne fus pas étonné d'entendre Khris me dire alors que je venais de l'allumer :

- Tiens ? Le cube centrale ne s'allume plus, tu tiens quand même à garder cette lampe ? Je suis sûr que des modèles similaires doivent encore se trouver dans des magasins d'importation des autres mondes...
- Non... Je préfère garder celle-là, j'y suis... attaché, en quelques sortes.
- ...Je vois...


Mon mentor avait prit un air penseur. Mais il n'ajouta rien, et finit par regagner son bureau. La lampe ne manqua pas de faire son effet sur Mikael, et seul un léger froncement de sourcil naquit sur le visage de Raine à la vue de cet objet qui manquait cruellement de sérieux.

Un mois passa. Mon luminaire préféré avait été rejoint par un désordre assez conséquent : restes d'aliments bien sûr, mais aussi une véritable jungle de câbles ainsi qu'un ordinateur portable et plusieurs consoles ramenées de mon appartement de Medicis. Bon. J'avais plutôt bien intégré le fait que l'on attendait rien de nous dans cette section. Raine avait depuis peu abandonné l'idée de me faire ranger mon bureau ou de me faire travailler de tout mon cœur pendant toutes mes heures. J'avais ainsi rejoint la tribu de Mikael dans son esprit. Mais je me forçais quand même à travailler la plupart du temps... Quel horrible employé je faisais. La paperasse (numérique) n'étant vraiment pas mon fort, les seuls moments qui me paraissaient intéressants étaient quand ces HID vraiment indolents se décidaient enfin à lancer une attaque informatique sur notre système. La pièce s'animait alors d'une énergie surprenante, et même Mikael se mettait au travail. C'était d'ailleurs pendant ma première attaque, grand moment d'anxiété pour mon pauvre petit cœur fragile, que j'avais enfin comprit pourquoi il était encore employé par l'UR : il était redoutablement efficace pour la traque à l'intrus. Mais il brisait souvent plusieurs de nos sécurités aux passages, histoire d'aller fouiller où bon lui semblait, et c'était Raine qui devais toujours aller s'excuser après coup. Khris prenait le rôle de support, et je suppose que j'étais l'assistant de service...? C'était toujours moi qui allait courir à travers tout le QG pour aller chercher quelque chose ou quelqu'un, en totale opposition avec mon manque d'endurance et ma timidité entravante. Mon mentor m'avait expliqué tout ce qu'il y avait à connaître, et je faisais réellement partie intégrante de la petite équipe maintenant. J'étais satisfait d'avoir intégré l'UR : les membres de ma sections rendaient tous les jours intéressants, malgré nos tâches assez monotones. J'en vint à me dire que, sans Khris, l'équipe se serait déjà désagrégée depuis longtemps, le désir d'ordre absolu de Raine et les constantes fantaisies de Mikael étant incompatibles au plus au point. Et mes hésitations ne contribuaient pas à me donner de bonnes capacités de médiateurs.

Mais sans qu'aucun de nous ne le sache, nous étions en vérité dans le calme avant la tempête...
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MessageSujet: Re: [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]   [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 11:14

C'est en une chaude journée d'été (bien que, techniquement, cela ne change absolument rien dans le Link) que tout mon petit monde bascula, comme un verre négligemment posé trop proche du bord d'une table. Cela faisait un bout de temps que les HID ne nous avaient pas attaqué ; à croire qu'ils avaient pris des vacances d'été eux aussi. Du coup, personne n'était vraiment motivé pour travailler à la section. Enfin, à part Raine évidement. La plupart des autres travailleurs de l'étage étaient déjà partis en congés... Mais visiblement, on posait tellement de problèmes tout le temps pour y avoir droit. Du coup, même Khris se relâchait dans son travail, et notre productivité journalière était en chute libre. Aujourd'hui, nous avions prévu un tournois de jeux vidéo pour la pause déjeuner, et il allait sans doute déborder un peu sur les heures de travail... Quelque part, je me sentais quand même un peu coupable.

Après de longs efforts, je réussis à traverser la foule de vacanciers en départ dans le Link, non sans difficulté, et atteins avec une immense joie le hall d'entrée du QG exempt de toute cette chaleur corporelle. J'adressai un petit sourire aux réceptionnistes par habitude, et pénétrait dans l’ascenseur qui était enfin libéré de l'affluence habituelle des employés désormais en vacances. Nous n'étions que quelques uns dans la grande cabine. J'étais reconnaissant au QG d'avoir opté pour des ascenseurs et non des téléporteurs dans tous les sens. "Demande trop d'énergie", avaient-ils objecté. Je remerciai profondément notre comptable toujours si strict par la pensée. Pour autant, ces ascenseurs étaient quand même ultra-modernes. Sans parler de leur design (bleu et blanc, quelle surprise), ils étaient rapides et silencieux, limitant les sensations d'accélération et décélération. Il y avait même un petit écran sur l'une de ses parois qui dispensait des informations en continu, que je regardais d'un œil vaguement intéressé, et surtout très fatigué. J'eus donc droit à la fin du programme des réunions du jour, qui étaient bien peu. Et puis, alors que nous entamions à peu près la deuxième partie de l'ascension, rythmée par les arrêts fréquents des différents employés, un bandeau rouge et clignotant vint s'afficher sur le bas de l'écran. Il y était écrit : « avis de recherche urgent ». Clignant des yeux plusieurs fois, je me redressai un peu de la paroi où j'étais précédemment en train de me liquéfier, déjà plus intéressé : c'était tout de même assez rare, de ce que je pouvais en juger. D'ailleurs, je n'étais pas le seul : tous les travailleurs s'étaient tournés comme un seul homme vers l'écran holographique.

Le visage qui s'afficha d'abord me paru étrangement familier. C'était une photo d'identité, effroyablement formelle, qui pouvait donner un air de prisonnier à la plus chaleureuse des personnes. Et juste après la photo, qui vint s'incruster dans le quart gauche de l'écran, s'afficha dans la police d'écriture spécifique à l'URVST les informations de la personne recherchée. Motif de recherche : infiltré de Black Crown ; Nom : Snowdan ; Prénom : Khris !? ...Je ne savais pas si c'était parce que j'avais joué aux jeux vidéo jusqu'à 5 heure du matin, ou si c'était parce que je ne voulais pas l'admettre, mais c'est seulement à ce moment que je réalisai que l'homme à l'air grave qui était apparu devant mes yeux était en fait mon ancien mentor que je côtoyais déjà depuis plus de deux mois. Les passagers de l'ascenseur se mirent à murmurer fébrilement : peu ne connaissaient pas les membres de ma section, et certains me regardèrent du coin de l’œil, sans doute en attente d'une réaction. Mais, que cela leur plaise ou non, je restais stoïque. Non, le terme exact serait plutôt "figé". Mon cerveau venait d'entrer en collision avec la signification de ces hiéroglyphes qui clignotaient sur l'écran. Et bien qu'il venait de se la prendre en pleine face, il refusait tout simplement de reconnaître son existence. Il y avait sûrement une erreur. Cette pensée avait surgit du fond de mon esprit agité, comme un bouchon de liège plongé dans de l'eau, et je m'y cramponnais comme à une bouée de sauvetage. J'entendis vaguement le tintement émis par l'ascenseur qui indiquait que nous étions arrivés à un étage. Gardant tout de même un certain sens des réalités, je levai le nez pour regarder à quel étage nous nous trouvions : le septième, le mien. À la suite de cet enchaînement de signaux visuels concordants, mes jambes se mirent en action pour évacuer le tas de chairs que j'étais de l'ascenseur, avant qu'il ne reparte. Reprenant un peu mes esprits de par cette sensation de mouvement, je pressai le pas : il fallait que je sache ce qu'en pensaient les membres de ma section pour savoir à quoi m'en tenir. Maltraitant mon pauvre petit corps par ce si grand effort, je courus jusqu'à la salle qui nous était attribuée. Mais malheureusement pour mon désir d'y voir clair, mes compagnons n'en savaient pas plus que moi. Raine ne cessait de remonter nerveusement ses lunettes sur son nez tout en fixant l'écran de la pièce où défilait l'annonce, et Mikael se laissait tourner sur sa chaise tout en mâchant bruyamment tout ce qui lui passait sous la main avec un air sombre. Lui qui détestait les mensonges, si cette rumeur se révélait vraie, il aurait sans doute du mal à s'en remettre. Et bien évidemment, Khris ne se trouvait pas dans la pièce. Superbe ambiance. Justement, on nous rendit bientôt visite, histoire de la rendre encore plus agréable. Trois colosses étiquetés "Sécurité" au bras vinrent nous poser d'un ton bourru toute une série de questions sur "le suspect". Celui qu'ils saluaient sympathiquement à la machine à café jusqu'à la veille.

- Vous n'avez remarqué aucun comportement étrange chez le suspect dans les derniers jours ?
- Non, il était exactement comme d'habitude.


C'était Raine qui avait pris l'initiative de la réponse, de loin la personne la plus calme et lucide de nous trois. Un des colosses haussa un sourcil, et déclara sur un ton accusateur :

- Le sergent Snowdan s'est rendu coupable de trahison en subtilisant des informations classifiées. Nous devons absolument rassembler des informations sur ses antécédents.
- Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?


Je fus soudain pris d'admiration pour Raine qui avait osé poser cette question de but en blanc à cette véritable montagne de muscles. Cette dernière ne sembla pas apprécier, car ses sourcils se rapprochèrent jusqu'à se toucher. Heureusement, il n'envoya pas voler mon chef à l'autre bout de la pièce comme je l'avais craint un instant. Au lieu de ça, il continua sur le même ton irrité :

- Il a été prit en flagrant délit, mais il a réussi à s'échapper. De nombreux indices nous laissent à penser qu'il s'agissait depuis le début d'un espion envoyé par Black Crown.

À ces mots, Mikael qui nous écoutait jusqu'ici se leva précipitamment, faisant tomber sa chaise au sol dans un grand bruit. Sans nous adresser un regard, il se détourna et alla se jeter contre le fauteuil qui était installé à l'autre bout de la pièce, dégainant une console de jeu d'un air rageur et s'obstruant les oreilles avec un volumineux casque audio. Ni moi ni Raine n'essaya de le faire revenir. C'était sans doute la pire trahison que pouvait lui faire Khris... Pour ma part, je n'arrivais toujours pas à y croire : il y avait sûrement une erreur quelque part... L'UR était toujours très suspicieux après tout. Mais les trois colosses continuèrent, impassibles :

- Faites-vous à l'idée qu'il est désormais un criminel activement recherché. Chaque information dont vous pourrez vous souvenir nous sera utile.

Et c'est en achevant de nous forcer à tourner les yeux vers la réalité que les agents de la sécurité tournèrent les talons et quittèrent la pièce. Visiblement, ils avaient estimés que nous ne leur apporterions rien d'utile pour le moment. Ce qui n'était pas tout à fait inexact : jusqu'à hier, nous avions tous une confiance absolue en Khris, et donc aucune raison de suspecter ses agissements ni même de les observer. Après le départ des trois colosses, il ne nous restait plus guère qu'à nous mettre au travail. Nous n'échangeâmes aucune parole, le malaise grandissant entre nous trois. La pièce fut bientôt uniquement remplie du bruit de nos claviers. Raine semblait garder sa vitesse d’exécution habituelle, tandis que je regardais d'un œil vide les documents qui s'affichaient en face de moi. Je me demandais ce qu'il pensait de toute cette histoire... Mikael, lui, garda les yeux obstinément rivés sur son jeu toute la journée. À la pause déjeuner, je partis silencieusement chercher les repas, comme à mon habitude, et nous nous passâmes de café, l'approvisionnement à la machine de l'étage étant normalement attribué à Khris. Dommage, j'étais bien d'humeur à infliger à mon palais une amertume sans égal. En fin de journée, Mikael puis Raine partirent chacun leur tour, sans un mot. J'étais encore le seul dans la pièce, et probablement même dans l'étage. Ce n'était pas que je sois pris d'une soudaine envie de travailler, mais plutôt que mon esprit était peu enclin à prendre des décisions en ce moment. Je restais donc à fixer mon écran. Ce ne fut que la fatigue qui me décida à rentrer chez moi. Me frottant les yeux, j'enlevai mes lunettes, éteignis tous les appareils de la pièce, et quittait silencieusement l'endroit. Les couloirs étaient effectivement déserts. Même les lumières principales avaient été éteintes, et il ne restait dans l'espace vitré qu'une claire pénombre.

Tandis que je marchais en essayant de ne pas me prendre de vitre, le silence fut troublé par le bruit grandissant de plusieurs personnes qui courraient à vive allure. Mais il ne me semblait pas que cela venait de cette étage. J'entendis aussi des ordre aboyés sur un ton autoritaire et énervé. Que se passait-il...? Je préférais ne pas m'attirer de problèmes, et décidai don de partir sans me faire remarquer. Alors que je tombais d'accord avec moi-même, les bruits de pas résonnèrent à nouveau, mais cette fois-ci à cet étage. Sursautant et le cœur battant, je m'immobilisai pour tendre l'oreille. Ça avait l'air de se rapprocher... Tentant d'échapper aux problèmes qui fonçaient droit sur moi, je me mis à chercher une cachette. Mais à l'évidence, des murs de verre entièrement transparents n'étaient pas la meilleure option... Et après quelques secondes, une silhouette surgit devant moi. Instinctivement, je fermai immédiatement les yeux, me préparant à l'impact. Mais rien de tel n'arriva, et je finis par jeter un regard devant moi au bout d'un instant. Un homme de taille moyenne, mais à la carrure plus importante que la mienne (en même temps, ce n'était pas bien difficile) se tenait devant moi, à quelques mètres. Malgré la pénombre, je parvenais vaguement à voir son visage. Bizarrement, mon cerveau dérangé reconnut d'abord la personne dont le portrait avait été diffusé ce matin dans l'ascenseur, avant de reconnaître mon mentor et ami que je fréquentais depuis plus de deux mois maintenant. Mais une fois que la réalité me percuta, ce fut avec violence : Khris, homme actuellement recherché par l'UR, se trouvait en face de moi.
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Lowen Kadaros

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MessageSujet: Re: [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros]   [RP solo, un an dans le passé] Ou comment rentrer à l'UR pour ne pas y travailler.[Lowen Kadaros] Icon_minitimeVen 13 Jan - 19:43

Je restais abasourdi devant l'apparition. Il n'y avait pas d'autre mot. Juste immobile. Lui aussi l'était, et nous restâmes à nous regarder en chien de faillance un bon petit moment. Khris ne portait plus son uniforme blanc de l'UR, mais une tenue intégralement noire, ce qui l'imprégnait immédiatement dans mon cerveau de l'idée de "menaçant". Comme quoi, l'apparence, ça avait son importance. Je m'en voulu de pouvoir être si prompt à porter des jugements négatifs. Je côtoyais cet homme depuis deux longs mois, et un simple changement de tenu me faisait perdre tous mes repères ? Tandis que je me sermonnais intérieurement, Khris, lui, semblait hésiter. Aucun doute sur le fait qu'il m'avait reconnu. Il s'était arrêté à quelques pas de moi, et faisait rapidement passer son regard des environs à mon visage. Le bruit des pas précipités, qui s'était tût un instant, reprit cependant. Les poursuivants semblaient être arrivés à l'étage. Ils allaient arriver ici d'ici quelques secondes, et Khris qui ne bougeait toujours pas...

Je ne sais pas ce qui me poussa à prendre cette décision folle. Peut-être était-ce par simple esprit de protection des siens, ou peut-être était-ce par habitude de fuir des poursuivants... Toujours était-il qu'avant même que je ne le réalise, je courais à mon tour dans les couloirs de verre, empoignant le bras de mon ancien collègue que je traînais derrière moi avec le peu de force que j'avais. Moi qui était, il a quelques minutes encore, à avancer craintivement les bras en avant de peur de me prendre une vitre, m'élançait à pleine vitesse, esquivant les obstacles invisibles comme si la carte de l'étage avait été greffée dans mon cerveau. En à peine quelques secondes, j'atteignis la porte de ma section que j'ouvris précipitamment, sans même attendre que le système ne l'ouvre automatiquement. Je pénétrai dans la pièce, la main toujours agrippée au bras de Khris, et m'éloigna de la porte pour aller rejoindre le mur opposé, proche de mon bureau. Décrit comme ça en trois phrases, ça pouvait paraître facile mais en pratique, j'étais tout simplement à bout de souffle. Pour la discrétion, on repassera : je m'étais laissé tomber contre le mur et respirais bruyamment, avec beaucoup de difficultés. Heureusement, les parois de notre section étaient insonorisées...

- Heu...

C'était Khris qui avait pris la parole. Réalisant que je tenais encore son poignet, je le lâchai et m'assis péniblement contre le mur. Enfin, je réussis à relever la tête et à le regarder dans les yeux. Il affichait un air surpris. Sans doute ne s'attendait-il pas à cette réaction de ma part. J'émis un faible rire. Ce genre d'aventures ne nous arrivaient pas souvent. Le visage de Khris s'éclaira lui aussi d'un sourire ; cependant cette vision provoqua en moi une douleur qui vint m'enserrer le cœur. Baissant de nouveau la tête, n'osant plus le regarder, je lui demandai péniblement, me recroquevillant en entourant mes jambes de mes bras :

- Dis... Ce n'est pas vrai n'est-ce pas ? Tout ce qu'ils disent.

Khris ne répondit pas. J'insistai, sentant des larmes pointer dans ma voix :

- Ils ont tort, pas vrai...? Il suffirai de leur dire pour...
- Non, ils ont raison.


La voix de mon mentor me fit sursauter, ses mots me tranchant comme une lame. J'enfouis encore d'avantage ma tête dans mes bras. Ce n'était pas possible... Je refusai d'y croire ! Relevant la tête avec conviction, je commençai :

- Non, tu mens ! Il doit forcément y avoir...

Ma voix s'étouffa dans ma gorge lorsque mes yeux croisèrent de nouveau les siens. Il affichait un air grave que je ne lui connaissais pas, que je ne voulais pas lui connaître. Je restais silencieux, le dévisageant avec stupeur. C'est Khris qui finis par prendre l'initiative. Il se redressa et dit tout en venant me tapoter le sommet de la tête :

- Ne fais pas cette tête. Il faut bien qu'un jour, on arrête de se bercer dans l'illusion que le monde tourne rond... Je ne te ferai pas une longue explication de la raison de mes choix, mais... souviens-toi de toujours te poser des questions. Même si je dois admettre que le temps passé avec vous trois dans la plus grande des insouciances m'a rendu très heureux. La rancœur de Michael semblait même s'être adoucie récemment. Lui qui déteste qu'on lui mente, je suis sûr qu'il a du être très déçu... Et Rainer... J'espère qu'il ne se prendra pas pour le responsable de cette affaire. ...Désolé... De gâcher notre petit havre de paix aussi égoïstement...

Il marqua une petite pause, sans me quitter des yeux.

- Allez, reprend-toi mon gars. Je... ne serai plus là, alors c'est à toi de soutenir tout le monde maintenant. Tu es mon meilleur élève, alors tu ne peux que y arriver !

Il se leva. Je le suivis des yeux, toujours sans trouver quoi dire. Je n'avais même pas l'impression de comprendre ce qu'il me racontait. Il se dirigea vers la porte et me dit sans se retourner :

- Je vais m'enfuir en les attirant. Je ne veux surtout pas que tu te retrouves embarqué dans cette histoire. Rentres vite chez toi.

Il allait partir, disparaître ? Cette pensée me fit enfin réagir : dépliant mon long corps maigre, je lançai faiblement un bras vers lui. Mais mon mouvement s’arrêta à mis-course : qu'est-ce que je pouvais faire ? Je parvins juste à lâcher une question du bout de mes lèvres :

- Tu es vraiment... un membre de Black Crown ?

À ces mots, Khris se retourna lentement. Il me dévisagea, son visage exprimant comme des regrets. Mais il acquiesça la tête, et son expression redevint plus dure.

- Hum.

Il se détourna et franchit la porte, se mettant à courir. Il était partit, me laissant seul au fond de cette pièce sombre. Je regardai la porte désormais fermée. Je l'ai regardée longtemps. Et quand je me suis réveillé, j'étais chez moi. Je ne me souvenais même pas être rentré.
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Je restais immobile sur mon lit, les yeux dans le vague et le cerveau complètement blanc. Je n'avais aucune envie de bouger, et encore moins de retourner à l'UR pour travailler. Cela me semblait tout à fait futile. Pendant plusieurs minutes, je fixai le plafond de ma chambre d'un gris morne ; à force, mes yeux en devinrent secs. Mon corps semblait encore plus dénué d'énergie que d'habitude.

Dans la pièce jusqu'ici silencieuse, un bruit étouffé finit par me parvenir. Je reconnu la démarche de l'un de mes chats. Peut-être ne les avais-je pas nourris hier soir ? Ils m'en voulaient sûrement... Pour autant, je ne réagis pas aux pas de plus en plus proches de mon félin : je n'en avais pas envie. Finalement, le bruit s'arrêta. Il me semblait vaguement que l'animal était désormais très proche.

Soudain, le matelas  se déforma à côté de ma tête, s'enfonçant sous l'apparition d'une masse nouvelle. J'aperçus Uranium, le premier chat que j'avais recueillit, agiter sa queue dans un coin de mon champs de vision. Un pelage sec et chaud s'installa ensuite au creux de mon coup. Uranium se mit doucement à ronronner, sans manquer de balancer sa queue sur mon visage en un rythme mou. D'habitude, je n'aurai pas hésité à me tourner pour me soustraire à la menace, mais comme je l'avais déjà formulé en ma pensée, je n'avais aucune envie de bouger. Je restais donc là, endurant la souffrance stoïquement.

Cependant, j'entendis rapidement d'autres bruits de pas se rapprocher, et ils ne provenaient pas d'un seul animal. Mon champs de vision étant toujours réduit à mon coin de plafond, je ne pu étudier précisément le mouvement de mes fauves. J'en fus toutefois bien assez vite informé lorsque je sentis de petites, trop petites pattes venir écraser mon ventre, appuyant de tout leur poids de chat sur la surface la plus réduite possible, de façon à maximiser la douleur produite. Les chats, jusque dans leur physionomie, étaient des êtres diaboliques.

J'aurais pu supporter la masse de l'un d'eux, d'autant qu'ils n'étaient pas très grands, mais je ne pouvais décidément pas résister à l'assaut coordonné des quatre, Uranium s'occupant toujours  de m'étouffer à l'aide de ses poils. Succombant à l'attaque, je dû faire une croix sur mon projet de me fossiliser sur place, et je me relevai péniblement en suffoquant. Les cinq démons se retirèrent, satisfaits, et retournèrent à leur base qu'était le salon, sans manquer de slalomer entre mes jambes dans l'espoir de me faire tomber. Uranium était, aujourd'hui, particulièrement appliqué à la tâche.

Finalement, j'étais peut-être mieux à l'URVST... Après tout, Khris avait dit que je ne devais pas m'impliquer, et donc me comporter comme d'habitude... J'eus un pincement au cœur en me remémorant les si nombreux événements de la veille. Je secouai la tête : je ne devais pas y penser, auquel cas je ne donnais pas cher de ma santé mentale... Après une rapide toilette, je me mis donc en route pour le Link, me traînant plus qu'autre chose, ne prêtant pas même attention à la nausée que les téléporteurs m'apportèrent.


Dans les ascenseurs du QG, l'avis de recherche concernant Khris n'était plus affiché. Malheureusement, cela ne suffit pas à me faire croire que toute la journée d'hier n'avait été qu'un rêve. Visiblement, les deux autres et désormais uniques membres de ma section en pensaient autant, car un silence toujours aussi pesant régnait dans la pièce. Quasiment identique à la veille, Mikael jouait immobile à son bureau, son attitude exprimant très clairement son refus total de communiquer avec qui que ce soit aujourd'hui. Raine, lui, semblait aborder le même comportement que d'habitude. Cependant, après l'avoir observé pendant quelques minutes, je me rendis compte qu'il relisait plutôt distraitement la même phrase d'un rapport, encore et encore, son écran ne faisant pas défiler la suite du texte qui était affiché devant ses yeux. Il avait lui aussi dû été très affecté par l'incident pour ne pas être capable de travailler correctement.

Respectant l'accord tacite établit entre nous trois, j'allai m'installer à mon poste sans un bruit. J'ouvris les dossiers que j'avais quitté la veille, néanmoins sans grande conviction. Laissant les informations défiler sur mes écrans, je promenai mon regard sur mon poste de travail. J'avais la conflictuelle envie de tout ranger pour ne pas laisser de traces du passé, et en même temps de conserver le bureau en état, ancré dans le passé.
Un câble de couleur rouge attira soudain mon attention : je ne me souvenais pas en avoir jamais utilisé de cette couleur. Je remontai le fil des yeux, comme dans les jeux pour enfant où l'on devait trouver le bon trait, celui qui menait au trésor, parmi un joyeux bordel de lignes noires. L'une des extrémités allait se ficher dans la tour de mon ordinateur. Mauvais signe ça. Si ce qui se trouvait à l'autre bout du câble avait eu des intentions malveillantes, j'aurai déjà été le responsable de l'infection de tout le système informatique de l'UR. Mon cœur s'accéléra en réalisant le risque que je venais d'encourir.

Reprenant mon observation, je vis que l'autre bout du câble allait se glisser entre le poste de travail et le mur. Je me contorsionnai pour enfin découvrir ce à quoi il était relié et surtout pourquoi il était apparu entre hier soir et ce matin. La gaine de plastique pendait en une lâche parabole sur quelques centimètres, sujette à son propre poids, avant de remonter pour aller se ficher à l'arrière de... ma lampe Tetris. Je ne m'y attendais pas du tout ; je vérifiai cependant : mais non, il n'y avait aucune modification de l'aspect de ma lampe. La voyant tous les jours et y tenant particulièrement, je m'en serai rendu compte immédiatement. Me penchant à nouveau sur mon bureau, je la fis pivoter pour pouvoir en observer l'arrière : le câble était relié au cube central, celui qui ne fonctionnait plus. De toute évidence, le banal cube lumineux avait été remplacé par quelque chose de bien plus significatif...

Fébrile, je touchai doucement la surface de l'objet mystérieux. Il ne se passa rien. J'insistai, et il s'enfonça un peu. Visiblement, la chose était amovible. Je le dégageai de la lampe, le recueillant de mon autre main : il n'était pas particulièrement lourd. Mais à part le câble qui en partait, c'était un cube tout ce qu'il y avait de plus banal. Je le reposai sur mon bureau, décidant d'investiguer sur la chose depuis mon ordinateur. De toute façon, il avait déjà eu tout le temps nécessaire pour infecter mon installation si tel était son but, alors le mal était déjà fait.

Cependant, après examen, le cube ne semblait être qu'un banal disque dur externe. À vrai dire, j'étais un peu déçu. Je m'adossai à ma chaise, laissant un soupir m'échapper : quelle était la raison de tout cela ? L'événement était bien trop singulier pour rester sans justification : il devait y avoir un indice quelque part. Je m'attelai donc de nouveau à mes recherches, tandis que mes deux collègues n'avaient pas esquissé le moindre mouvement.

Le périphérique n'avait pas été renommé d'une façon qui puisse suggérer un message crypté et il était complètement vierge. À première vue, je ne trouvais rien d'intéressant. Je mis bien cinq minutes à me rendre compte de l'évidence. Comment avais-je fait pour ne pas y penser ? Je n'avais même pas vérifié que le disque ne contienne pas de fichier caché ! Je maudis ma stupidité intérieurement : n'importe qui était capable de le faire ! Je m'empressai de corriger mon erreur d’inattention et, comme je l'avais espéré, il y avait bien quelque chose sur ce disque. Mais seulement un bête fichier texte, qui n'atteignait même pas la dizaine de kilooctet. Rien qui ne pouvait s'avérer dangereux donc.

Le titre m'interpella cependant : « Present4MyStudent ». Mon sang se glaça lorsque je compris finalement de qui me provenait ce disque. Je jetai un coup d’œil nerveux au reste de la pièce : Mikael et Raine n'avaient toujours pas bougé. Je débranchai doucement le cube de mon PC de travail et le connecta à la place à mon ordinateur portable : hors de question que je laisse des traces du fichier ici, je ne tenais pas à être passé à la question par la brigade de sécurité. Mon cœur battant sous l'effet de l'adrénaline, je dirigeai mon pointeur vers l’icône du fichier et double-cliquai dessus. Le bloc note s'ouvrit en plein écran, le recouvrant d'un voile blanc. Sur ce dernier, à peine quelques lignes étaient tapées.

« Je suppose que, à l'heure à laquelle tu lis ces lignes, tu es déjà au courant de ma véritable nature. Je ne sais pas quels sentiments tu nourris à la suite de cette révélation. Mais, te connaissant, je sais que ce ne sera pas une haine pure. Enfin, j'espère le savoir. S'il y a bien une chose que j'ai remarqué chez toi, c'est notre point commun : nous ne disons pas tout au monde. Il y a quelque chose que tu nous dissimules, à nous et à l'UR, comme moi je dissimulais mon appartenance à BC. Nous avons nos mensonges, et c'est pour ça que je ne peut être certain de ce qui s'agite dans ton esprit. Mais malgré tout, je tiens à t'offrir ceci. Ce disque dur passera inaperçu tout en ayant une capacité de stockage hallucinante, parfait pour dissimuler ce qui n'a pas besoin d'être vu. C'est une technologie développée par BC, et je suis sûr que tu saura le transformer en un véritable coffre-fort. Bien que je souhaite que tu n'ai pas à trop t'en servir. J'ai eu l'idée de ce cadeau dès que j'ai vu le bloc de ta lampe qui ne fonctionnait pas. Tu as été mon premier élève à l'UR, et tu es très probablement le dernier. En ce sens, tu mérites sans aucun doute ce cadeau, et une place indéfectible dans mes souvenirs. »

Et c'était tout. Le mot n'était même pas signé. Tout ce que j'étais, c'était une partie de ses "souvenirs" et un être dont il "n'était pas certain". Il semblait partir comme on quitte un lieu que l'on n'a fréquenté que quelques minutes, image bien différente du Khris hésitant de remords que j'avais eu à voir la veille au soir. Mais ce qui me blessa le plus, c'est que mon mentor soit à ce point incertain de la personne que j'étais vraiment. Comme si l'impression que j'avais que nous étions proches était en fait erronée, car non réciproque.

J'en était là à mes ruminations lorsque la porte de la section s'ouvrit dans un chuintement, que personne n'aurai entendu s'il n'avait pas régné un silence de mort dans la pièce. Je tournai la tête dans la direction de l'entrée, refermant mon ordinateur, tandis que Raine se levait pour aller accueillir les nouveaux arrivants. En les reconnaissant, je compris que des ennuies n'allaient pas tarder à arriver : il s'agissait de deux des trois colosses qui étaient venus nous interroger la veille à propos de Khris.

Ils avaient visiblement quelque chose à nous dire. Je me relevai pour les approcher, bien que je n'en avais absolument aucune envie. Raine non plus visiblement, il affichait un visage morose. L'un des deux géants jeta un coup d’œil désapprobateur à Mikael qui était toujours à son bureau et qui ne leur avait pas prêté la moindre attention. Il finit par nous annoncer sur un ton réprobateur :

- Tous les membres de la section doivent assister à cette annonce.

Il n'avait pas l'air de vouloir laisser passer le plus petit manquement à la règle. Raine tenta tout de même :

- Vous devriez... peut-être le laisser tranquille ? Nous l'informerons du message...

Effectivement, Mikael devait être tout autant décidé à rester là où il était que l'était l'agent de sécurité à respecter le protocole. Un bras de fer entre les deux résolutions s'engagea donc, que le colosse brisa rapidement : il fit un signe irrité à son acolyte qui, comprenant cet ordre muet, se dirigea vers Mikael, faisant s'ébranler sa large carrure. Avant que celui-ci ne puisse poser la moindre question, il le saisit par les épaules avec poigne et l'arracha à son siège. Grimaçant sous la douleur, le rebelle se contorsionna pour se dégager, n'augmentant de ce fait que sa souffrance :

- Mais... Lâchez-moi ! Vous me faites mal ! Vous êtes pas bien !?

Malgré les protestations de la victime, l'homme tenait bien sa prise et la porta jusqu'à nous. Le deuxième homme lui lança un regard sévère :

- Tous ceux qui ne respecterons pas les règles seront sévèrement réprimandés. (il posa un regard sur le bracelet électronique à la cheville de Mikael et reprit) Dans votre cas, vous auriez encore plus intérêt à nous écouter.

Il avait achevé sa phrase la voix pleine de dédain et de mépris. À ces mots, l'intéressé se raidit, finalement décidé à écouter ce que le colosse avait à lui dire. Pourtant, il brillait au fond de ses yeux une lueur de haine contenue. Il ne dit cependant rien, et l'agent reprit donc :

- Vous êtes au courant des charges retenus à l'encontre du sergent Snowdan. Je ne vais pas vous faire un dessin. Il a été reclassé comme Membre de Black Crown ce matin et sera donc activement recherché comme n'importe quel autre de ses congénères. La direction vous demande donc de transférer son dossier du groupe des membres de l'URVST à celui des HID recherchés prioritaires. Il est dès à présent condamné à perpétuité pour haute trahison et sera passé à la question dès que nous lui mettrons la main dessus.

Pour la deuxième fois en moins de dix minutes, je restai interloqué de la façon abrupte dont le message qui m'était délivré s’arrêta. C'était tout ? Comment pouvaient-il décider d'enfermer un homme pour l'intégralité de sa vie, et ce seulement 24 heures après que ce dernier ai commis son supposé crime ? Comment la vision que l'on avait de quelqu'un pouvait à ce point changer dans ces mêmes 24 heures ? Comment pouvait on perdre toute la vie que l'on s'était construite en ce même minuscule laps de temps ? Aberration. C'était le seul mot qui pouvait décrire le massif point d'interrogation qui était venu s'incruster dans mon esprit.

- Si vous nous cachez la moindre information qui pourrait nous être utile, vous serez traités aussi sévèrement que le sergent Snowdan.

Après avoir déversé tout son mépris sur nous, le colosse fit demis-tour et quitta la pièce, suivi du colosse n°2, qui lui était probablement muet. Nous restâmes là, abasourdis. Même Mikael, malgré sa rancune envers Khris, semblait médusé de la violence avec laquelle les colosses étaient venus nous menacer. On était à la limite du régime totalitaire. Comment de telles méthodes pouvaient être acceptées dans une organisation qui se voulait pour le droit au voyage de tout un chacun, pour la coexistence diplomatique entre les mondes ?

Mikael fut le premier à retrouver l'usage de son corps et il retourna lentement s'installer à son poste, se massant les bras à l'endroit où l'agent de sécurité l'avait saisi. Il était sans doute partagé entre sa haine pour Khris et son aversion pour la direction qui l'encourageait au final à pencher en faveur du HID. Raine finit lui aussi par réagir, réajustant ses lunettes d'un air confus. Voyant que je ne bougeais toujours pas, il dut penser que l'officialisation de la trahison de mon mentor m'avait fortement ébranlé, car il me demanda d'un ton inquiet si inhabituel chez lui :

- Lowen, est-ce que tout va bien ?

Si tout allait bien ? Je ne voyais pas comment cela pouvait être le cas. Sa remarque m'irrita même. Cependant je répondis, un grand sourire sur mon visage :

- Non, tout va bien.

Il y avait une chose sur laquelle Khris avait eu raison, une chose qu'il m'avait aidé à me remettre en tête : j'étais un mensonge. Mon existence même était un mensonge aux yeux de Technologia. Mentir était ma raison d'être : ces deux mois paisiblement passés à l'UR me l'avaient fait oublier. Mais cela ne se reproduirait plus. Et je volerais tous les secrets de ceux qui avaient osé me dérober mon havre de paix.



[HRPG : Fin de mon premier rp solo ! Et du premier rp solo du forum je crois bien. J'ai mis du temps à le finir, mais je suis plutôt contente de la façon dont j'ai développé ce qu'il y avait dans la fiche de mon perso. J'ai essayé d'aérer un peu plus les paragraphes, c'est mieux ?]
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